Comment sécuriser votre immeuble ?
Finies les portes cochères grandes ouvertes, le libre accès aux boîtes à lettres, les clés sous le paillasson ou dans un pot de fleurs.
Face à la recrudescence des cambriolages et des actes de vandalisme, les immeubles se ferment et s’équipent de digicodes, d’interphones, de clés Vigik, voire même de caméras de vidéosurveillance. Tous ces dispositifs coûtent cher.
Pour être efficaces, ils exigent une démarche cohérente et surtout l’implication de tous les occupants de l’immeuble.
Une approche globale
Sécuriser l’immeuble ne se limite pas à la porte d’entrée : il faut également sécuriser l’accès au parking souterrain ainsi que les accès intérieurs du parking vers l’immeuble et ne pas oublier les toitures et terrasses, surtout si elles communiquent facilement avec les immeubles voisins.
Installer un contrôle d’accès est illusoire si la porte est en mauvais état, l’efficacité d’une fermeture par ventouses électromagnétiques est très relative sur une porte à doubles battants…
Chaque système de sécurité a ses limites, parfois liées à la technique, souvent dues à l’usage qui en est fait par les occupants eux-mêmes ou leurs visiteurs. Il en est ainsi du digicode, efficace à condition de modifier régulièrement le code, et de ne pas le crier par la fenêtre au livreur de pizza… En principe, l’interphone permet un contrôle plus rigoureux des accès, à condition que chacun n’ouvre qu’après avoir vérifié qui a sonné.
La vidéosurveillance serait-elle la parade incontournable ? L’installation de caméras dans les parties communes est généralement suivie d’une vague de dégradations sur l’éclairage – pas de lumière, pas d’images. A l’inverse, le panneau annonçant que l’immeuble est sous vidéosurveillance peut avoir un effet dissuasif avant même la pose des caméras.
Des décisions à prendre en assemblée générale
Toute installation pour sécuriser l’immeuble doit être décidée à la majorité de l’article 25. Elle nécessite donc une vraie mobilisation des copropriétaires pour participer à l’assemblée générale, même si le consensus semble très fort.
Par ailleurs, la fermeture des portes est la règle générale depuis la loi du 5 mars 2007 sur la prévention de la délinquance, mais elle doit rester compatible avec l’exercice d’une activité professionnelle, par exemple si un médecin est installé dans l’immeuble. En l’absence d’interphone, la décision d’ouverture et les horaires doivent être votés à la double majorité de l’article 26 et à chaque assemblée générale.
Des formalités à respecter
En plus de la décision de l’assemblée générale, l’installation d’une vidéosurveillance est soumise à plusieurs formalités. Tout d’abord, les caméras ne peuvent pas être placées n’importe où. Pas question d’installer votre propre caméra au-dessus de votre porte ou de votre emplacement de parking et de filmer vos voisins ou les parties communes de l’immeuble.
Si les caméras de l’immeuble sont installées dans des lieux accessibles uniquement aux personnes disposant d’une clé ou d’un code, une déclaration préalable à la Cnil (Commission nationale informatique et liberté) suffira. En revanche, si les caméras sont disposées dans des lieux ouverts, une autorisation préfectorale sera nécessaire. Dans tous les cas, un panneau devra informer les visiteurs que l’immeuble est placé sous vidéo surveillance.