Quel niveau pour les loyers ?
Les chiffres de l’observatoire CLAMEUR montrent une baisse générale des loyers sur l’année 2015,
de 1,3 % en moyenne sur la France entière, mais de 1,7 % à Paris et 0,9 % sur l’Ile-de-France.
Les logements de petite surface sont les plus pénalisés. Les loyers des studios et une pièce reculent
deux fois plus vite que l’ensemble du marché (-2,4 % en glissement annuel) et les loyers des deux pièces
reculent de 1 %. Au total, depuis 2011, les loyers des logements de deux pièces et moins ont connu une
évolution deux fois moins rapide que l’inflation.
Paradoxalement, la crise économique et le manque de nouveaux logements continuent de dicter la tendance
à Paris et en région parisienne alors que le législateur cherche à forcer le mouvement en bloquant
l’évolution des loyers.
Les pertes de recettes locatives s’ajoutent à la baisse des loyers
Les exigences des candidats à la location sont plus grandes que par le passé et la durée de vacance
locative a encore augmenté (+23,7 % depuis 2008) pour atteindre son plus haut niveau depuis 1998.
Cela représente pour le propriétaire bailleur une perte de recettes locatives de 6 semaines en moyenne
et jusqu’à 10 semaines s’il doit faire des travaux d’entretien et de rénovation, ce qui représente une
perte annuelle de 3,6 % des loyers perçus.
A cela s’ajoute la réduction à un mois du délai de préavis pour les locations en zone tendue. Cette
nouvelle mesure de la loi ALUR ne concernait à l’origine que les baux signés après le 27 mars 2014,
date de publication de la loi. La loi Macron l’a étendue à tous les contrats de location, quelle que
soit la date de signature.
La conséquence de cet état de fait est la mise sur le marché de la location d’un nombre considérable
de biens locatifs au même moment, avec pour le propriétaire le besoin de relouer extrêmement rapidement.
Mission quasi impossible car le délai d’un mois pour effectuer toutes les étapes d’une relocation est
beaucoup trop court… Il en résulte donc une baisse importante des loyers, quasi mécanique, par la loi
du marché.
Devant cette situation, le propriétaire a deux solutions : mettre le bien en vacance ou baisser le
montant du loyer.